Bulletin de PSLL 1999

Message de la présidente

Les rives sont les véritables sentinelles de nos lacs

J'achète un chalet en bordure d'un lac

Je vends mon chalet

N'ajoutez pas d'additifs dans votre fosse septique

Les vieilles filles anglaises nous donnent une leçon d'écologie


Message de la présidente

Au cours de l'année, le Comité exécutif a continué à suivre les dossiers sur et la qualité de l'eau de nos lacs et la sécurité publique.

Comme vous le savez, mon mandant de présidente se termine cet été. L'Association présentement cherche quelqu'un pour combler ce poste. Pendants les derniers quatre ans, j'ai eu la chance de travailler sur plusieurs dossiers intéressants : l'étude sur la qualité de l'eau de nos lacs, la coupe à blanc, le recyclage, la sécurité publique, le plan sur les mesures d'urgence et le plan d'urbanisme de la municipalité. Les expériences ont été très enrichissantes pour moi personnellement et non juste pour l'Association! Si vous êtes intéressé(e), n'hésitez pas de soumettre votre candidature.

Cette année la réunion annuelle aura lieu le dimanche 11 juillet 1999 à 10h00 sur la plage de Lac Bataille (en cas de pluie la réunion sera tenue le 18 juillet). Un mise a jour sur les activités de votre Comité exécutif sera présenté au cours de la réunion.

L'Association continue d'être très active pour assurer votre qualité de vie. Aidez-nous à continuer notre travail bénévole pour vous en payant votre frais d'adhésion à l'Association -- maintenant 35 $ -- et en étant présent à l'assemblée générale annuelle le 11 juillet.

France Joncas

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Les rives sont les véritables sentinelles de nos lacs
France Joncas

Les rives marquent la transition avec le milieu terrestre. Il s'agit d'une bande du 10 ou 15 mètres -- selon la pente -- qui s'étend vers les terres à partir de la ligne des eaux. Grâce à leur végétation naturelle, les rives constituent une zone essentielle à la survie des lacs.

Elles sont une barrière efficace contre l'érosion

Avec la pollution, l'érosion est l'une des plus importantes causes de dégradation des lacs. Le long de la ligne du rivage, l'action des courants et des vagues tend en effet à arracher du matériel de la rive et à favoriser l'ensablement et l'envasement des lacs. Sur les lacs à l'état naturel, le pouvoir d'érosion des vagues et des courants est considérablement réduit par les racines fines et nombreuses de la végétation riveraine formant un filet serré qui retient le sol. Quant aux sédiments charriés par les eaux de ruissellement des terres, ils sont piégés par la végétation de la rive avant qu'ils n'atteignent l'eau. La couverture végétale des rives offre donc une barrière efficace contre l'érosion. Pour éviter l'érosion et réduire le taux d'envasement des lacs, il est essentiel que la végétation des rives soit conservée à l'état naturel.

Elles sont une barrière efficace contre la surfertilisation des eaux

La barrière qu'offre la ceinture de végétation riveraine a un double effet puisqu'en dehors du fait qu'elle freine l'érosion elle prévient la surfertilisation des eaux. Les sédiments libérés par les eaux de ruissellement es terres renferment en effet de grandes quantités d'éléments fertilisants qui favorisent la croissance des plantes aquatiques et des algues. Grâce au couvert végétal des rives, les éléments fertilisants sont recyclés sur place par les plantes qui les utilisent pour leur croissance, avant qu'ils n'atteignent les eaux du lac. Pour freiner les méfaits de la surfertilisation des eaux, la végétation riveraine des lacs doit être conservée à l'état naturel.

Elles sont une barrière efficace contre le réchauffement des eaux

Les eaux chaudes favorisent les poussées d'algues et la prolifération des plantes aquatiques. Dans les eaux polluées, et par le fait même surfertilisées, le taux de croissance des algues et de la végétation aquatique augmente d'une façon spectaculaire à mesure que les eaux se réchauffent. Grâce à l'ombre qu'elle jette sur le littoral et à la fraîcheur du sous-bois qu'elle crée, la végétation riveraine contribue à maintenir les eaux du littoral relativement fraîches, même sous un soleil de plomb. La croissance des plantes aquatiques et des algues est ainsi freinée.

Elles sont une barrière efficace contre tout ce qui pourrait affecter l'équilibre écologique

Les lacs ne sont pas uniquement formés d'eau. L'encadrement forestier, les rives, le littoral et même le lit, où fourmillent une incroyable quantité d'organismes, forment un tout indissociable qui donne aux lacs et cours d'eau leur caractère propre. Il existe donc entre ces différents éléments, des échanges vitaux et constants essentiels à l'équilibre écologique. Ces échanges sont plus marqués et plus vitaux entre la rive et le littoral, zone de transition immédiate. Les poissons, par exemple, tirent une bonne partie de leur nourriture d'insectes qui proviennent de la végétation riveraine et qui sont transportés par les vents. Bon nombre d'oiseaux se nourrissent d'insectes, tandis que d'autres se nourrissent de poissons. À tous les niveaux et de mille et une façons, des échanges constants contribuent au maintien de l'équilibre écologique des lacs ... qui passe par la protection de la végétation riveraine.

Elles sont une barrière efficace contre la destruction des paysages

On l'oublie trop souvent, les paysages font aussi partie du patrimoine naturel de nos lacs. La végétation des rives contribue donc non seulement à la santé des lacs, mais également à la protection des paysages. La moindre dégradation de la végétation riveraine laisse des plaies visuelles dans le paysage et contribue à la surfertilisation des eaux.

La végétation riveraine joue un rôle essentiel dans la protection des paysages et la conservation de l'environnement naturelle de nos lacs. Nos regards ne se portent-ils pas d'abord sur les rives ?

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J'achète un chalet en bordure d'un lac
C'est beau... mais assurez-vous que l'achat ne devient pas un cauchemar !

Tony LeSauteur, FAPEL

Un chalet c'est beaucoup plus qu'une simple résidence. C'est un espace dans la nature. En conséquence, on n'achète pas un chalet comme on achète une simple résidence. Bien sûr, qu'il faut vérifier l'état du chalet comme on le fait pour une résidence, mais il faut surtout s'attarder au lac, à son environnement, à l'installation septique ... et au puits ! Parce qu'ils n'ont pas su poser les bonnes questions au moment d'acquérir leur chalet, de nombreux villégiateurs ont vu leur rêve se transformer en cauchemar.

Les cinq questions à poser avant l'achat d'un chalet

1. L'installation septique est-elle conforme ?

Sur la bordure d'un lac, l'épuration des eaux usées se fait par infiltration dans le sol à l'aide d'une installation septique. Depuis 1981, la construction des installations septiques est régie par le « Règlement sur l'évacuation et le traitement des eaux usées des résidences isolées ». Quoique ce règlement ait été édicté par le ministère de l'Environnement et de la Faune, c'est aux municipalités que l'on a confié la responsabilité de son application. Si vous pensez acheter un chalet, vous devez donc, en tout premier lieu, consulter l'inspecteur municipal. Il pourra peut être vous indiquer dans quelle condition se trouve l'installation septique.

Surveillez le terrain

Mais c'est le terrain qu'il faut d'abord surveiller ... et la nature du sol. Le terrain ne doit jamais être submergé, le sol doit être perméable et la pente ne doit pas excéder 30 p. cent. Les meilleurs terrains sont ceux où la pente est inférieure à 10 p. cent. Quant à la superficie du lot, on exige aujourd'hui, 4 000 mètres carrés. Que ce chiffre vous serve de guide. Mais ne vous étonnez pas si vous découvrez que la plupart des chalets dont la construction date de plusieurs années sont construits sur des terrains de moindre superficie. Plus la superficie est réduite, plus il faut être prudent.

Un dernier conseil: méfiez vous des promoteurs et vendeurs de rêves, en particulier ceux qui se targuent d'offrir des paradis écologiques « approuvés par le gouvernement ». Ces paradis n'ont rien de paradisiaques !

2. Qu'en est-il e la qualité des eaux du lac ?

Voilà une question à deux volets. Nous allons d'abord parler de contamination, c'est-à-dire de la présence de microbes dans l'eau. Car ce sont les eaux contaminées qui interdisent la baignade. Comment savoir si les eaux du lac sont contaminées en face du chalet que vous désirez acheter ? La façon la plus sûre est de demander à un laboratoire d'analyser l'eau. Mais il se peut que le propriétaire du chalet ait déjà des résultats récents en main ou qu'il puisse vous faire part de son expérience personnelle et de celle de sa famille.

La surfertilisation des eaux

Passons maintenant au deuxième volet de la question où il sera question de surfertilisation des eaux. Tout ce qui se décompose dans un lac, déchets humains ou naturels, enrichit les eaux et favorise la croissance excessive des plantes aquatiques. Mais attention ! Il faut rappeler que les plantes aquatiques sont essentielles à la vie des lacs et ne pas s'alarmer inutilement dès qu'on en a sous les yeux. Mais la croissance excessive des plantes aquatiques n'est pas l'unique symptôme de surfertilisation. Il y a les poussées d'algues qui se manifestent d'abord dans les eaux peu profondes, près des rives. Elles transforment les eaux du lac en une véritable soupe aux pois ou forment des masses filamenteuses qui flottent en surface et prennent l'allure de longues chevelures vertes et gluantes. Une simple inspection en bordure du lac, durant la saison des grandes chaleurs, vous permettra de déterminer si le lac est sujet aux poussées d'algues.

N'achetez surtout pas en hiver

En marge des symptômes que nous venons d'analyser brièvement, nous tenons à ajouter qu'il est risqué d'acheter un chalet durant l'hiver, à moins, cela va de soi, que l'on connaisse bien le lac. Beaucoup d'acheteurs imprudents ont eu la surprise de leur vie, lorsqu'à l'été, ils ont vu dans quel état se trouvait leur lac.

3. L'environnement naturel du lac est-il dégradé ?

Vous pouvez vous-même répondre à cette question à l'aide du guide suivant.

L'environnement naturel du lac où vous envisagez de vous établir est bien conservé si :

4. Trouve-t-on une association en bordure du lac ?

C'est grâce à l'action vigilante des associations de villégiateurs que les municipalités adoptent des règlements efficaces visant à protéger les lacs contre toute forme de pollution ou de dégradation. La présence d'une association dynamique en bordure d'un lac offre donc une garantie pour l'avenir. N'hésitez pas à contacter les dirigeants de l'association avant de vous engager à acheter.

5. L'eau du puits est-elle potable ?

Il est également important de vérifier la qualité de l'eau du puits avant d'acheter un chalet. Insistez pour que le propriétaire vous montre les résultats de la dernière analyse. Si elle date de trop longtemps et que vous avez des doutes sur la qualité de l'eau, il faudra faire une nouvelle analyse. L'inspecteur municipal pourra vous conseiller à ce sujet.

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Je vends mon chalet
Tony LeSauteur, FAPEL

Vous devez vendre votre chalet ? C'est bien triste ! Mais il se peut que les choses ne se déroulent pas comme vous l'aviez prévu si votre acheteur doit emprunter d'une banque ou d'une Caisse populaire.

Assurez-vous que votre agent immobilier est bien informé sur le statut de votre installation septique et sur les exigences du règlement.

Votre chalet est à vendre ? Vous avez un acheteur ? Tout va bien ? Attention ! Vous êtes peut-être en train de vous faire galvauder inutilement par l'institution financière de votre acheteur. Un grand nombre de banques et de Caisses populaires exigent une copie du certificat d'autorisation de l'installation septique avant de consentir un prêt pour l'achat d'un chalet. Cette exigence peut vous causer de sérieux problèmes si votre chalet -- et son installation septique -- a été construit avant le 12 août 1981. Pourquoi cette date ? Parce qu'on n'émettait pas de certificats d'autorisation avant cette date ... faute de règlement. Les banques et les Caisses populaires font donc fausse route en exigeant un certificat qui n'existe pas ... de toute évidence. Résultat : votre chalet risque de perdre de sa valeur et vous risquez de perdre plusieurs milliers de dollars.

Que faire ?

À défaut de certificat d'autorisation, le mieux qu'un inspecteur municipal puisse faire dans les circonstances c'est d'émettre un document qui atteste que votre vieille installation septique ne pose pas de problèmes de nuisances. En effet, le « Règlement sur l'évacuation et le traitement des eaux usées des résidences isolées » protège les installations septiques construites avant le 12 août 1981 ... en autant qu'elles ne soient pas des foyers de nuisances ou de grossière pollution.

Si l'installation septique de votre chalet date d'avant le 12 août 1981 et qu'elle ne cause pas de nuisances, elle est conforme aux dispositions du règlement pour les résidences existantes et tout à fait légale, même s'il n'y a pas de certificat d'autorisation. Les banques et les Caisses populaires qui exige un certificat d'autorisation pas pour les installations septiques de ces chalets ont donc tort de le faire. Seul votre inspecteur municipal peut vous sortir du pétrin en attestant par écrit que votre installation septique n'est pas une nuisance.

Prévenez les coups !

Assurez-vous que votre agent immobilier a bien pris connaissance de cette mise en garde.

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N'ajoutez pas d'additifs dans votre fosse septique
Tony LeSauteur, FAPEL

Les propriétaires d'installations septiques se font régulièrement bombardés de publicité concernant toutes sortes de produits magiques -- bactéries, enzymes et levures -- qui élimineraient les boues des fosses septiques. Au Canada et aux États-Unis, on compte environ 1 200 produits de la sorte sur le marché ... sans compter les additifs maison qui ont toujours fait partie du folklore de la campagne : chats morts, poulets, viande hachée et même des têtes de crocodiles ! En certains cas, on va même jusqu'à suggérer que ces produits éliminent la nécessité de la vidange des fosses septiques.

Remettons les pendules à l'heure

Au Québec, aucun produit, si magique soit-il, ne peut vous dispenser de faire la vidange de votre fosse septique à la fréquence indiquée par le Règlement : à tous les quatre ans pour les résidences saisonnières et à tous les deux ans pour les résidences permanentes. Inutile d'ajouter des additifs, la vidange est obligatoire ... additifs ou pas.

Deux fois non aux additifs

Mais il n'existe une deuxième raison de se tenir loin des additifs. Ils n'améliorent pas le rendement d'une fosse septique bien conçue et bien entretenue. On trouve d'ailleurs suffisamment de bactéries dans les matières fécales pour satisfaire les fosses les plus exigeantes. Et ? c'est gratuit !

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Les vieilles filles anglaises nous donnent une leçon d'écologie
Tony LeSauteur, FAPEL

En bordure d'un lac, la pollution n'est pas le seul tort fait à la nature. Arracher la végétation arbustive, abattre des arbres ou remblayer les eaux peu profondes sont autant de gestes isolés et bénins en apparence, qui contribuent tout comme la pollution, à simplifier les écosystèmes, c'est-à-dire à rompre l'équilibre des milieux physiques et biologiques d'un lac.


L'homme de la rue conçoit difficilement qu'il existe dans la nature une interdépendance entre les divers organismes vivants, de même qu'entre les organismes et leurs habitats respectifs. Dans l'introduction à son Précis d'Écologie, R. Dajoz, du Muséum national d'histoire naturelle de France, donne un exemple anecdotique de la complexité des rapports entre les plantes, les animaux, leurs habitats et l'être humain.

Dajoz nous rappelle d'abord que Darwin, dans l'Origine des Espèces, écrivait que le bourdon assurait seul la pollinisation du trèfle rouge « parce que les autres abeilles ne pouvaient en atteindre le nectar ». Par ailleurs, nous dit Dajoz, le nombre de bourdons dépend, dans une grande mesure, des mulots qui détruisent le trèfle rouge en faisaient leurs nids. La population de mulots, à son tour, dépend du nombre de chats pour lesquels ils sont une proie de choix. Les chats assurent donc la survie du trèfle rouge. Et, comme le trèfle rouge « sert de nourriture au bétail et que les marins mangent surtout de la viande de boeuf » ajoute Haeckel, un deuxième auteur cité par Dajoz, « les chats contribuent à faire de l'Angleterre une grande puissance maritime ». Dajoz termine sa savoureuse démonstration en citant un dernier auteur, Thomas Huxley, selon qui « les vieilles filles anglaises, en raison de leur amour immodéré pour les chats, seraient à l'origine de la puissance de la marine anglaise ». Une interdépendance existe donc entre le trèfle rouge, les bourdons, les mulots, les chats, le boeuf, les marins et les vieilles filles anglaises. Qui s'en serait douté ?

Dans un lac, les maillons de la chaîne d'interdépendance entre les plantes et les animaux, de même qu'entre les animaux et les plantes eux-mêmes, sont inséparables. Tout aussi inséparables sont les maillons qui unissent l'homme et le lac. Nous ne devons pas ignorer cette rélation précaire ?

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